Le renouveau de l’Inde

Depuis que l’Inde a rejeté le modèle de planification centrale, les ministères chargés de l’énergie ont présenté plusieurs objectifs et politiques contradictoires ou concurrents. Il s’agit notamment de l’extension des véhicules électriques à 100% des nouveaux stocks d’ici 2030; porter la capacité de raffinerie à 400 millions de tonnes d’ici 2030; porter la production de charbon à un milliard de tonnes d’ici 2020; et la modification des objectifs en matière d’énergie renouvelable (ER) presque chaque année. Le manque de clarté sur la prise de décision et la coordination a souvent conduit à revenir en arrière sur les politiques (comme dans le cas des véhicules électriques) ou à changer de poteaux de but (comme le cas de l’installation solaire sur les toits). Le gouvernement central doit fournir des indices au marché sous la forme de politiques et de lois constantes, claires et concises dans un cadre d’objectifs multiples. Cela nécessitera une planification, de préférence par un organisme unique qui tienne compte d’une approche d’économie d’énergie. En outre, les réglementations environnementales doivent être renforcées. Aux niveaux actuels de consommation et d’épuisement des eaux souterraines, l’Inde devrait devenir un pays pauvre en eau d’ici 2030. De même, sept des villes les plus polluées au monde se trouvent en Inde. L’Inde a besoin de lois sur le droit à l’air pur et le droit à l’eau propre ou d’une nouvelle politique sur les questions environnementales qui souligne leur nature critique et les traite comme des urgences nationales.
Dans le même temps, le gouvernement central doit jouer le rôle d’un décideur – en élaborant la politique, en élaborant la législation et en arbitrant – mais en s’éloignant des activités de production et de distribution d’énergie. Actuellement, les ministères du gouvernement central participent à l’élaboration des politiques, à leur administration, au règlement des différends et à la mise en œuvre des politiques, directement ou indirectement, en utilisant les unités du secteur public comme proxy dans les secteurs du charbon, du pétrole et du gaz et de l’électricité. Cependant, l’intervention gouvernementale continue malgré l’évolution du secteur de l’énergie et de l’économie a entraîné des distorsions du marché, favorisé la recherche de rente et encouragé les biais et l’inefficacité.
Renforcer les régulateurs indépendants
Parce qu’une seule institution fait des lois, les administre et tranche également les litiges, certains secteurs manquent de régulateurs (charbon, chemins de fer et environnement) tandis que d’autres domaines ne sont pas suffisamment habilités (pétrole et gaz). Même dans des cas comme le secteur de l’énergie, où les commissions de régulation disposent de pouvoirs étendus aux niveaux national et étatique, leur efficacité et leurs antécédents ne sont pas très solides. Pour le charbon, l’environnement ou les chemins de fer, le processus est contrôlé par les ministères compétents ou les sociétés nationalisées et il n’y a pas de forum de recours quasi judiciaire. Dans le secteur du pétrole et du gaz, la direction des hydrocarbures (DGH) qui supervise les activités en amont n’a pas d’indépendance financière, relève du ministère du pétrole et du gaz naturel et est composée de membres dépendant des sociétés pétrolières nationales (NOC). . En 2011, la Cour suprême de l’Inde a noté que les emplois réglementaires étaient réservés aux bureaucrates de carrière. Ces facteurs ont un impact sur la gouvernance du secteur dans son ensemble et ont un effet dissuasif sur la concurrence. Il y a un besoin d’un régulateur indépendant du secteur de l’énergie en Inde, soit pour l’ensemble du secteur, soit plusieurs régulateurs pour des questions comme le charbon et l’environnement. De plus, pour garantir l’indépendance de ces régulateurs (et autonomiser les régulateurs existants), il est nécessaire qu’ils gardent le contrôle sur leurs finances, leur organisation et leur processus de recrutement avec une interférence minimale des ministères et de la bureaucratie.
Habiliter les gouvernements des États
Dans le secteur de l’énergie, l’Inde s’est éloignée du modèle de fédéralisme coopératif et a conféré plus de pouvoirs au gouvernement central. Cette décision a abouti à des politiques qui incarnent le principe de la taille unique ou d’une méthode descendante d’élaboration des politiques. Cette approche a été préjudiciable, car l’obtention des approbations foncières, hydrauliques et environnementales nécessite l’adhésion des gouvernements des États. En outre, cela a également eu un impact sur la capacité et le talent des organismes publics d’État (ministères et organismes indépendants) pour exécuter efficacement un plan d’action. Compte tenu des disparités de revenus et socio-économiques entre les États du pays, il devient nécessaire d’autonomiser les États au-delà des dépenses financières. Par exemple, dans le secteur du gaz naturel, les gouvernements des États ne sont pas intéressés par le processus de planification des infrastructures et ont des priorités différentes. Cela rend plus difficile l’acquisition de terrains pour la pose de pipelines ou la construction de stations de GNC. De même, la pollution de l’air doit être combattue par les gouvernements des États, le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique (MoEFCC) ne fournissant que le cadre, les incitations et la direction adéquats. Le cadre du programme UDAY devient une étude de cas viable où les gouvernements des États ont été invités à agir avec les directives et les incitations appropriées du gouvernement central, malgré le cadre législatif en cours d’élaboration au ministère de l’Énergie.