Sommet de Faro

La semaine dernière, j’ai assisté à un congrès économique à Faro, au cours duquel un intervenant a commencé son discours sur les chapeaux de roue. Il a en effet commencé par expliquer que la mondialisation entraînait des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois, et qu’il était grand temps que nous protégions notre économie contre la concurrence étrangère. Que le protectionnisme pouvait nous permettre de protéger notre propre industrie, tout en conservant les emplois chez nous… Je vous laisse imaginer la consternation qui a été la mienne en entendant cela. Si vous me lisez régulièrement, vous savez à quel point je suis contre le protectionnisme.
Puis, au moment où je m’apprêtais à sortir tellement ce discours m’agaçait, l’intervenant a soudain fermé les guillemets, et a expliqué qu’il ne faisait là que reprendre le discours des défenseurs de l’assistanat industriel. Il a alors répondu point par point à ce discours fallacieux, et ce avec des arguments auxquels je souscris totalement.
Selon lui, le protectionnisme est en effet la meilleure façon de détruire de la richesse. Il s’agit d’une politique délibérée visant à refuser l’accès de produits étrangers au marché national, pour la simple raison qu’ils ont été fabriqués à l’étranger. Le protectionnisme n’accorde aucune importance au fait que ces produits pourraient être meilleurs ou moins chers. Le protectionnisme est une politique à très courte vue, tant pour les consommateurs nationaux que pour les secteurs devant soi-disant être protégés.
Les consommateurs nationaux se voient interdire l’accès aux produits importés. Ils sont dès lors contraints de payer des prix plus élevés et disposent d’une liberté de choix plus restreinte.
À court terme, les producteurs nationaux semblent être gagnants. Ils sont libérés de la concurrence étrangère et ne doivent donc pas faire d’efforts d’adaptation. Par conséquent, ils risquent de rester les bras croisés et de devenir paresseux: ils innoveront moins et perdront ainsi leur avantage concurrentiel. Lorsque les mesures protectionnistes disparaîtront, l’industrie nationale sera la grande perdante. Les producteurs nationaux auront certes pu se réchauffer temporairement sous le soleil du protectionnisme mais succomberont aux premiers signes de froid lorsqu’ils devront se débrouiller par eux-mêmes pour redevenir compétitifs.
Ce congrès a en tout cas été une franche réussite, et tout le monde semble avoir apprécié l’aventure. Je vous mets le lien vers l’agence qui s’en est occupé, si d’aventure vous avez à monter un événement de ce genre… Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de ce séminaire à Faro.